Disparitions inquiétantes [PV Victor]

J'ai laissé loin derrière moi Dusk Peak et les tribulations des Vanguards.
Pourtant je dois bien avouer que ce qui m'amène ici a aussi un rapport avec mon rapprochement avec Takeshi Silver Smith.
N'allez pas imaginer des choses triviales, je fais simplement référence à la demande qu'il m'a faite.
A savoir protéger la population et c'est auprès des habitants du dôme que j'ai entendu une rumeur des plus inquiétantes.
La plupart des villageois y réfléchit à deux fois avant de quitter Dusk Peak depuis qu'ils sont sous la domination des démons, après tout toutes sortes de créatures dangereuses rôdent en tous sens sous le dôme.
Pourtant il arrive parfois qu'ils n'aient pas d'autre choix quand il faut aller récolter les champs, chercher des plantes médicinales ou toute autre activité qui nécessite de quitter le village.
Or depuis quelques mois il semble que les rares personnes qui prennent la direction des montagnes n'en reviennent plus.
Les rumeurs les plus folles commencent à courir, un nouveau monstre serait tapi là-bas à moins que ces disparus n'aient trouvé au creux des Carpates une faille dans le dôme qui leur permette de s'enfuir.
Je ne tiens pas à ce que des malheureux aillent se tuer dans les montagnes ou se jeter dans la gueule du loup si réellement une créature dangereuse s'y cache.
Le fol espoir d'échapper au dôme pourrait pousser plus d'un villageois à tenter cette folie et je ne tiens pas à assister à un massacre de masse !...
C'est donc seule que j'ai prise la route des montagnes, le temps est menaçant et le vent froid qui souffle sur les contreforts des Carpates s'engouffre dans mes longs cheveux noirs.
Il se glisse aussi dans mon long manteau et le fait danser derrière moi comme un étendard ténébreux.
J'avance à pas de loup mais tous mes sens sont en alerte : depuis un petit moment, je me sens... observée !...
Je me tiens sur mes gardes, qui donc peut se tapir dans ces montagnes isolées de tout ?... Ou quoi ?...

Victor était, là, enfin ici, bref, à cet endroit... Le Flanc des Carpates, voilà !
Une démone avançait donc, faisant écarquiller les yeux du Docteur... Quel beau fessier !
Elle semblait sur ses gardes, oui, elle avait peur, ou elle était inquiète, elle sentait la présence de Stein, comme Stein la sentait... Oh qu'elle sentait bon. Il bougea de l'endroit où il était faisant tomber quelques cailloux qui avait du attirer son attention, mais il n'était déjà plus là.
Elle semblait regarder un peu partout, cherchant un ennemi invisible. Soudain, une voix pleine de folie retentit, le docteur se tenait là, en équilibre sur un rocher, en hauteur, devant la démone.

" Héhéhé ! Bienvenue sur le Flanc des Car-car-car Aaaaaaaah ! "

C'est à ce moment que le Docteur perdit l'équilibre et tomba par terre, face contre le sol. Puis, tout penaud il dit :

" Salut... "

J'entends soudainement des cailloux dévaler à flanc de rocher, aussitôt mon regard azur dévie en direction du son infime que j'ai perçus.
Mais il n'y a personne, ils ne se sont cependant pas déplacés tout seuls, quelqu'un se tenait là l'instant d'avant !
Quelqu'un d'assez silencieux pour que je ne repère pas son déplacement, un lycanthrope ou un vampire peut-être ?
Non, j'aurais senti l'odeur du fauve à plusieurs dizaines de mètres, de même pour le parfum de cuivre qui accompagne les suceurs de sang.
Brusquement une ombre surgit de nulle part et se juche sur un rocher qui me domine, je distingue alors une silhouette humaine.
Mais il ne s'agit pas d'un humain, cela j'en suis certaine : aucun d'entre eux ne survivrait avec une vis large comme le poing fichée dans le crâne !...
Son apparence est des plus déconcertantes : cet être a le teint maladif, son corps malingre est drapé dans une blouse médicale qui a dû être blanche autrefois, son nez a l'air d'avoir rencontré à plusieurs reprises le poing d'un boxeur sans avoir été remis en place et son visage est mangé par des lunettes cerclées qui reflètent la lumière du soleil, dissimulant ainsi son regard.
Et la voix qui éclate soudain dans le silence des montagnes est aussi déconcertante que son apparence.

- Héhéhé ! Bienvenue sur le Flanc des Car-car-car Aaaaaaaah !

Sa phrase s'achève dans un cri car il perd soudainement l'équilibre et s'étale de tout son long à quelques mètres de moi face contre terre.
D'autres que moi courraient peut-être à lui et s'assureraient qu'il n'est pas blessé mais je me méfie de cet être et je ne bouge pas d'un iota.
Que fait-il seul au milieu de cet endroit isolé et dans cet accoutrement ? Sans compter que c'est certainement lui qui se dissimulait à ma vue jusqu'alors.
Piteusement, il relève la tête sans faire mine de vouloir se relever et m'adresse un pathétique :

- Salut...

Voilà qui coupe court au petit discours qu'il semblait prêt à prononcer sur son rocher comme sur un piédestal.
Je reste là où je me tiens et pose mon regard azur sur lui tandis que le vent s'engouffre dans mes longs cheveux noirs et dans mon manteau.

- Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?...

Deux questions simples et précises, je dois savoir si c'est l'un des disparus que je viens de retrouver ou au contraire l'instigateur de ces nombreuses disparitions.
Je ne tiens pas à plonger dans son esprit si ça ne s'avère pas nécessaire, je ne doute pas que ses pensées doivent être altérées par la grosse vis qu'il a dans le crâne.

Le Docteur se releva tandis que la démone, sur ses gardes lui demande qui il était et ce qu'il faisait. Celui-ci fait une grande courbette majestueuse, incline la tête bien bas, attrape soudainement la main de la démone pour y déposer un doux baiser avant de dire :

" Mon nom est Stein, ma douce... Et je baise ici et maintenant même votre main si délicate... J'espère que je ne vous ai pas trop effrayé... "

Empoignant toujours la main il se redressa, et y posa sa deuxième main d'un geste rassurant et délicat. Ses yeux dans les siens il dit :

" Et vous charmante dame, pourrais-je savoir votre nom ainsi que la raison de votre présence ici ? Bien qu'il n'y a pas réellement à justifier votre belle présence en ces lieux peu accueillants. "

L'étrange individu se redresse soudain comme si de rien n'était, il vient pourtant de faire une chute de quelques mètres.
Si son apparence n'était pas aussi inquiétante, on pourrait presque le comparer à ces personnages de cartoon qui subissent toute sorte de calvaire mais se relèvent toujours.
Il s'incline profondément devant moi comme s'il tenait à me saluer poliment mais avant que je ne m'en aperçoive, il se saisit d'une de mes mains pour y déposer un baiser.

- Mon nom est Stein, ma douce... Et je baise ici et maintenant même votre main si délicate... J'espère que je ne vous ai pas trop effrayé...

Son comportement me déplaît au plus haut point, ses paroles sirupeuses m'exècrent et j'ai horreur qu'on ne me touche sans mon autorisation.
Sans compter le fait qu'il a pris soin d'éluder ma question quant aux raisons de sa présence ici.
En se redressant, il a l'audace de poser sa seconde main sur la mienne pour l'enserrer tandis que mes yeux croisent son regard dissimulé derrière ses verres.

- Et vous charmante dame, pourrais-je savoir votre nom ainsi que la raison de votre présence ici ? Bien qu'il n'y a pas réellement à justifier votre belle présence en ces lieux peu accueillants.

C'est tout juste s'il ne me souhaite pas la bienvenue. Trop, c'est trop !
J'arrache ma main à son étreinte et je mets un pas de distance entre nous, il est trop près, cela ne me dit rien qui vaille.
Et ces tentatives de me charmer ne font que croître ma méfiance au lieu de la calmer, c'est un beau parleur, je l'ai déjà compris.
Mes sourcils noirs se froncent tandis que mes pupilles azurées semblent s'assombrir, en dépit de son apparence inquiétante, il n'est pas impossible que son baratin n'ait pas réussi à séduire des personnes moins méfiantes que moi.
Stein n'a pas l'air bien dangereux vu sa silhouette frêle mais je suis la mieux placée pour savoir qu'il ne faut pas se fier aux apparences.
Je vais jouer franc jeu et je vais bien voir comment Stein réagit.

- Je me nomme Sélène Raven et je suis ici car de nombreux villageois ont disparu dans ces montagnes, je suis à leur recherche.

Je ne lâche plus l'étrange docteur du regard, attentive au moindre de ses gestes et de ses réactions.

- Je suis d'autant plus surprise de vous voir seul ici. Je réitère donc ma question !...

Cette fois, je détache les mots pour qu'il comprenne bien que je veux une réponse à la question que je lui pose.

- Que faites-vous ici ?...

S'il décide de trouver une échappatoire de nouveau, je présumerais de son implication dans la disparition des villageois et je prendrais les mesures qui s'imposent.

Sélène Raven... Elle s'apelle Sélène Raven... Oh oui ! Sélène Raven !!!
Elle prenait aussi ses distances. Le visage du Docteur lui faisait-il peur ?
Qu'importe. Stein avait une question qui lui brûlait les lèvres...

- Une personne humanitaire ?! Dans quel but ? Tout le monde ici est soit fou soit sanguinaire au point de tuer la première hirondelle qui se pointe...

La rumeur de la renaissance des Vanguards avait pris plus d'ampleur, étais-ce une de ces personnes cherchant la destruction du dôme ? Oh mon dieu, si seulement... Mais elle ne se confierait pas ainsi, elle n'avait pas confiance...

- Vous vous méfiez... Hmm, je suis un Docteur qui tente de sauver le peu d'âme noble qui restent en cette zone. Des villageois ? Je n'en ai pas vu ici... Ils ont peur de cet endroit. Il y réside bien des choses bizarres et horribles. Je ne sors que très rarement de mon labo. L'air me manquant je suis allé aujourd'hui chercher des plantes médicinales...

Les yeux de Stein s'ouvrirent tout grand.

- D'ailleurs vous marchez dessus...

Puis il aperçut autre chose derrière la démone, des morts-vivants, six ou sept... Des corps sans âmes, revenu d'entre les morts.

- Fuyez ! Les voilà !

Je ne peux pas m'empêcher de laisser un sourire énigmatique envahir mon visage clair devant la surprise manifeste de mon interlocuteur.
J'admets que sous un dôme dominé par les démons quelqu'un qui décide de venir en aide aux humains pris au piège doit avoir l'air d'un illuminé.
Mais j'ai simplement dit que j'étais à la recherche de villageois disparus dans ces montagnes, ça pourrait tout aussi bien être pour m'assurer qu'ils ne se rassemblent pas dans cette région reculée dans le but de se rebeller ou qu'une faille n'a pas été découverte dans le dôme.
Toutefois Victor se rend bien compte de ma réticence et se décide enfin de répondre à mes questions.

- Vous vous méfiez... Hmm, je suis un Docteur qui tente de sauver le peu d'âme noble qui restent en cette zone. Des villageois ? Je n'en ai pas vu ici... Ils ont peur de cet endroit. Il y réside bien des choses bizarres et horribles. Je ne sors que très rarement de mon labo. L'air me manquant je suis allé aujourd'hui chercher des plantes médicinales...

Un laboratoire dans ces solitudes ? Dans quel intérêt ? Toutefois, si réellement il se calfeutre dans un tel endroit, il est possible qu'il n'ait en effet pas rencontré les villageois disparus.
Pourtant j'ai un moyen simple de m'en assurer, il me suffit de lire dans ses pensées.
Mais mes yeux azurés s'embrasent à peine qu'une odeur désagréable de chair en décomposition m'en empêche.
Je détourne à peine les yeux que Victor pointe déjà quelque chose dans mon dos.

- Fuyez ! Les voilà !

C'est une demi-douzaine de zombies qui vient dans notre direction mais je n'ai pas l'intention de fuir.
D'abord au village et maintenant ici... ça devient une véritable invasion !...

- Décidément !...

Sans crier gare, des griffes acérées jaillissent de mes mains blanches et je me rue sur les plus proches pour les tailler en pièces.
Je n'ai pas l'intention de laisser ces cadavres ambulants m'entraver dans mes recherches !...

Les morts-vivants attaquèrent la démone, mais elle ne se fit pas faire, sortant des griffes acérés, elle lacéra les ennemis titubant. Stein, derrière elle, observait la scène d'un œil mi-impressionné, mi-effrayé. Mais cependant d'autres venaient, ils venaient tous, de tous les côtés ! Un des morts se saisit du Docteur qui cria à l'aide :

- Arh ! Aidez moi ! Je vous en prie !

Mais de nombreux zombies venaient encore, attirés par le bruit, et le sang... Stein arrive finalement à se débattre et envoyer un coup de coude dans la face décomposé du zombie. Puis il s'écria :

- Il faut partir d'ici ! Ils sont bien trop nombreux !

Stein se fraya en chemin à travers la horde, il se retourna alors, regardant la démone. Celle-ci laissé au milieu des zombies allaient se trouver en bien mauvaise posture. Il leva ses deux bras face aux zombies et cria :

- Fermez les yeux et courez vers moi !!

Des manches de Stein s'échappa alors un gaz blanchâtre qui frappa les zombies de cécité, plusieurs tombèrent, d'autres frappaient dans tous les sens à la recherche d'un ennemi hasardeux.

- Venez ! Cela ne durera guère longtemps.

Je ne prête pas garde à l'appel à l'aide de Stein, je suis déjà très occupée !
Des morts-vivants viennent de tous cotés et j'ai beau les lacérer et les taillader de mes griffes acérées, ils semblent venir toujours plus nombreux.
Pourquoi y'en a-t-il une telle quantité dans cette zone éloignée de tout ? Est-ce la cause des disparitions de villageois qui se sont rendus dans ces montagnes ? Ou alors une conséquence ?...
Mais je n'ai pas le temps de réfléchir pour l'instant, il faut que je me débarrasse de cette horde affamée de chair humaine !...
Ils représentent une menace pour tout être qui viendra à passer dans ces solitudes.
Je m'apprête à user de mes sphères de feu quand je constate que le Docteur a réussi à s'arracher à l'étreinte des zombies et tend les mains dans leur direction.

- Fermez les yeux et courez vers moi !!

Je ne fais absolument pas confiance à cet individu mais je capte au dernier instant une pensée de sa part, l'usage d'un gaz incapacitant.
Je m'empresse d'obéir tandis qu'une fumée blanchâtre enveloppe la nuée de morts-vivants.
Je décoche un coup de pied et un coup de coude en direction des zombies qui me coupent la route et rejoins Stein, les yeux encore clos pour les protéger.

- Ce n'est pas le moment de fuir ! Il faut les éliminer !...

Pas question de laisser ces morts-vivants s'en prendre au premier venu qui viendra dans ces montagnes et si je fais preuve d'un minimum de compassion, il est inhumain de les laisser errer dans cet état.
Mieux vaut les réduire à l'état de cendres !...

Elle ne faisait vraiment pas confiance au Docteur, alors qu'il venait de lui sauver la vie elle s'entêtait à vouloir tuer ces morts déjà vivant, ou plutôt étais-ce ces vivants déjà morts ? Quoi qu'il en soit, elle ne savait pas ce qu'il lui attendait si elle restait là. Les zombies, c'était une partie facile à jouer, mais ce qu'ils créaient n'allait pas être joli du tout.

Voilà que maintenant elle tentait de les exterminer. Bon, alors le tout pour le tout !
Stein se jeta aux côtés de Sélène frappant à main nue ses ennemis, levant les bras pour dégager des gazs puissants.

" Mourrez bande de non vivants ! "

Ma détermination semble porter dans l'esprit dérangé du Docteur, il fait volte-face aussi rapidement qu'il a cherché à fuir.
Et je suis dubitative sur la façon qu'il a de se battre, quel est cette fumée qui s'échappe des manches de la blouse médicale qui lui sert à dissimuler son corps malingre ?
Cache-t-il des fioles de produits chimiques à l'intérieur de son vêtement ? Ce serait plutôt dangereux mais avec un tel personnage, on s'attend à tout...
Ou bien a-t-il acquis des sphères qui donnent cette capacité, des sphères empoisonnées peut-être ?...
En tout cas, ses coups ne font guère que reculer les morts-vivants, il ne semble pas leur faire bien mal.
Quant à moi, je préfère ne pas m'approcher de lui tant qu'il libère ce genre de gaz, rien ne me dit qu'ils ne me blesseront pas ou pire me mettraient dans un état second.
Mes griffes se rétractent comme celle d'un chat, laissant place à mes ongles délicats en amande.
Et j'étends la main devant moi en direction de la masse grouillante de morts-vivants en furie.

- Ecartez-vous Stein !...

Sans crier davantage gare, cinq flammes azurées jaillissent de mes doigts avant de donner naissance à autant de boules de feu.
Il n'y aura pas d'autre avertissement de ma part, qu'il se recule s'il ne veut pas que ses vêtements prennent feu ou bien qu'il n'y ait quelques cheveux ou poils de roussis.
Avec précision, je les lance en direction des zombies, rassemblés comme ils sont et avec le gaz en suspension dans l'air à cause des sphères de Stein, cela risque de faire un joli feu !...

Soudain, en plein combat, la démone crie au Docteur de s'écarter, celui-ci un peu ahuri la regarde avant de voir une énorme boule de feu jaillir de ses mains. Alors il plonge sur le côté pour l'esquiver alors que la fusion des flammes et du gaz créer un souffle de feu dévastateur. A terre Stein, se releva lentement pour voir que tous les zombies étaient maintenant cramés...

C'était chaud... Chaud... CHAUDDDDDD !!! La blouse du Docteur brûlait, le souffle avait du la toucher au dernier moment. Il pointa son bras sur les flammes et dégagea un gaz, mais il se trompa et intensifia la flamme avant de gémir et crier. Il projeta soudain un nouveau gaz concentré cette fois en CO2 afin d'arrêter le feu juste avant que celui-ci s'attaque à sa chair. Dépité, Stein lança :

" Il me faudra une blouse toute neuve... POURQUOI ?! "

Puis alors, qu'il tapait sur sa blouse il sentit une odeur de souffre, ce qu'il craignait arrivait à grand pas. Il se retourna et dans l'ombre de la nuit vit une silhouette habillé sur son 31 avancer vers eux, son visage était gris, ses yeux noirs, sa peau rugueuse de vue. Sa finesse, sa délicatesse et sa discrétion étaient terrifiante comme l'aura que ce monstre dégageait.

" Une Faucheuse... Une grande quantités d'âmes ont été rejetés de leurs corps, alors elle vient faire le ménage et empêcher qu'elles deviennent des esprits tourmentés... Cependant, elle ne fera aucunement la différence entre leur âme et la nôtre. Ce monstre n'est pas de notre niveau, je peux vous l'assurer. Son nom de Faucheuse vient de son pouvoir à décider de la mort ou de la vie de ses adversaires, nous devons fuir. "

La Faucheuse s'approchait de plus en plus...

Vous m'entendez ?! Fuyons !!

Comme je m'y attendais, mes flammes combinées aux gaz relâchés par Stein génère une formidable explosion qui balaie la masse de zombies qui nous menaçait d'un souffle embrasé.
Mais le Docteur n'a pas réagi assez vite et sa blouse blanche s'enflamme.
Toute personne sensée se roulerait par terre pour étouffer le feu mais au lieu de cela, il projette un gaz qui ne fait qu'attiser les flammes et il lui faut encore quelques secondes pour réaliser son erreur et parvenir enfin à les éteindre.
Comme décontenancé quand il se redresse, il contemple son vêtement copieusement noirci avant de lâcher :

- Il me faudra une blouse toute neuve... POURQUOI ?!

Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire désabusé, il devrait se féliciter de ne pas avoir brûlé vif vu comment il avait réagi face aux flammes.
Acquérir une blouse neuve ne lui ferait pas de mal vu l'état de la précédente mais je suis brusquement tirée de mes pensées alors qu'un parfum trop familier me parvient.
La puanteur du soufre, qui règne dans bien des terres des enfers et qui accompagne mes pairs depuis la nuit des temps à en croire les humains.
Et j'ai l'impression que l'air ambiant refroidit de plusieurs degrés tandis que je distingue une silhouette inquiétante qui se détache des pierres froides des montagnes.
Curieusement Stein semble parfaitement au fait de sa nature :

- Une Faucheuse... Une grande quantités d'âmes ont été rejetés de leurs corps, alors elle vient faire le ménage et empêcher qu'elles deviennent des esprits tourmentés... Cependant, elle ne fera aucunement la différence entre leur âme et la nôtre. Ce monstre n'est pas de notre niveau, je peux vous l'assurer. Son nom de Faucheuse vient de son pouvoir à décider de la mort ou de la vie de ses adversaires, nous devons fuir.

Je n'ai fui devant aucun démon durant tous les siècles où j'ai franchi toutes les strates des enfers pour échapper aux hordes que mon père a lancé à mes trousses, pourquoi devrais-je fuir devant cette créature simplement parce que je trouve sa présence hostile ?...
Mais Stein semblait cette fois bien décidé à quitter la zone et il me saisit par le poignet comme pour m'arracher à l'idée de combattre.

- Vous m'entendez ?! Fuyons !!

En arrachant mon poignet à Stein, je me contente d'acquiescer et de lui emboîter le pas tandis qu'il détale à toutes jambes, laissant la Faucheuse errer au milieu des restes carbonisés des morts-vivants.
Mais je ne peux m'empêcher de m'interroger en jetant des regards furtifs en arrière.

- Que se passe-t-il ici ?...

D'abord Stein qui semblait me guetter dans ces solitudes, ensuite cette horde de zombies qui déferle vers nous et maintenant cette Faucheuse qui vient faire le ménage...
Qui donc est responsable des disparitions de villageois que l'on m'a rapporté ?...

- Que se passe-il ici ?...

- Pas maintenant !

Il tire sur encore plus sur son poignet, il ne voulait pas être violent mais quitté au plus vite cet endroit, il ne comptait pas se faire aspirer son âme... Oh non surtout pas, cela pourrait donner d'étranges résultats.

Un grand bâtiment apparut devant leurs yeux. Stein ouvrit la porte et tira la démone à l'intérieur. Puis il pu enfin prendre le temps de respirer.

Alors il lui expliqua sous ses yeux interrogateur :

" Il se passe des choses bizarres ici, ma chère. Des choses très bizarres. À vrai dire, j'ai vu des villageois ici, ils s'aventurent parfois par là, mais le froid à souvent raison d'eux. Mais bien pire se terre dans les grottes, des monstres sanguinaires... Ils propagent leurs peste et rend tout aventurier trop ambitieux comme eux. Un mort-vivant... Les tuer attire souvent des faucheuses... des créatures semi-divines... Je voulais vous sauver de ça, nous avons eut chaud. "

Quel beau mensonge...

Stein rabat sa main sur mon poignet et me fait courir à sa suite en direction du flanc des Carpates.
Je distingue au bout d'un court moment un bâtiment perdu au milieu de ces montagnes, est-ce le laboratoire dont il parlait ?...
Bien vite, il me tire à l'intérieur et claque la porte derrière nous comme s'il craignait de voir la Faucheuse débarquer.
Il prend une profonde inspiration afin de reprendre son souffle et daigne enfin me lâcher avant de m'adresser de nouveau la parole :

- Il se passe des choses bizarres ici, ma chère. Des choses très bizarres. À vrai dire, j'ai vu des villageois ici, ils s'aventurent parfois par là, mais le froid a souvent raison d'eux. Mais bien pire se terre dans les grottes, des monstres sanguinaires... Ils propagent leur peste et rend tout aventurier trop ambitieux comme eux. Un mort-vivant... Les tuer attire souvent des faucheuses... des créatures semi-divines... Je voulais vous sauver de ça, nous avons eu chaud.

Mes sourcils noirs se froncent aussitôt en entendant ça, j'ai une parfaite mémoire et il m'a distinctement dit lors de notre première entrevue.

- Des villageois ? Je n'en ai pas vu ici...

Il vient littéralement de changer de fusil d'épaule et ma méfiance inhérente revient à la charge.
Mes oreilles captent un mensonge éhonté et une satisfaction inhérente... à moins que ça ne soit ma télépathie.

- Mensonges !...

Sans crier gare, je saisis le docteur par le col de sa blouse et le soulève du sol sans difficultés vu son poids plume.
Mes yeux azurs s'embrasent, prête à éplucher son esprit comme une orange ainsi qu'on me l'a enseigné au coeur des enfers.

- Vous m'avez assuré n'avoir vu aucun villageois ! Maintenant vous allez me dire ce qui se passe ici sinon je peux vous assurer que vous allez le regretter !...

Mon apparence a beau être humaine, toute ma nature démoniaque transparaît dans la menace que je viens de faire à Stein.
S'il reste muet, je vais forcer son esprit et en extraire tout ce qui m'intéresse, la douleur que lui cause cet vis dans son crâne apparaîtra comme une vulgaire chatouille à coté !...

Dans les airs, le Docteur avait abandonné son sourire pour l'impassibilité. Qu'elle essaye de lire dans ses pensées. Il sentait son esprit approché, elle ne serait pas déçu et ne verrait qu'une chose... Lui !

Il protesta :

" Vous venez dans ces montagnes, pleine de rage et de rancœur pour moi alors que je n'ai rien fait ! Intimidé je nie les avoir vu par peur et maintenant que je vous livre la vérité c'est ainsi que vous me traiter ?! Votre vie ne tenez qu'à un fil tout à l'heure, sans moi les zombies vous auraient dévorés. Et si par chance vous les aviez tués ce serait la Faucheuse qui ce serait chargé de vous, alors témoignez moi d'un peu de respect, je vous prie ! Miss Vanguard ! "

En son fort intérieur il sourit, le ton, les mots tout y étaient. et le Miss Vanguard était parfait ! La rumeur avait bien parlé des Vanguards, de leur renaissance. Seilas était venu lui en assurer : "L'échiquier est en place...". Comment allait-elle le prendre ? Il rajouta :

" Je pense que nous sommes dans la même galère et le même bateau qu'il soit grecque ou autre... Donc évitez d'attaquer vos propres alliés. Voilà plusieurs années que je soigne et sauve les habitants du village dans ce laboratoire... Tout comme vous ! "

La blague était de trop... Qu'importe !

J'ai beau le tenir à ma merci, le seul changement notable dans la composition du Docteur est la disparition de son sourire pour une mine impassible.
Essaie-t-il de lutter contre ma télépathie ? En tout cas, il se fait entendre haut et fort !...

- Vous venez dans ces montagnes, pleine de rage et de rancœur pour moi alors que je n'ai rien fait ! Intimidé je nie les avoir vu par peur et maintenant que je vous livre la vérité c'est ainsi que vous me traitez ?! Votre vie ne tenait qu'à un fil tout à l'heure, sans moi les zombies vous auraient dévorés. Et si par chance vous les aviez tués ce serait la Faucheuse qui se serait chargée de vous, alors témoignez moi un peu de respect, je vous prie ! Miss Vanguard !

Ainsi donc il me soupçonne d'être une Vanguard ?...
Pourtant je n'ai rencontré Takeshi qu'il y a peu et autant dire que la renaissance de ce groupe est loin d'être officielle.
En plus, il a l'air de vivre ici en permanence, je ne vois qu'une personne pour l'avoir averti : Seilas, le Juge de l'Orgueil en personne.
Et j'entrevois en effet le visage de celui-ci dans les pensées de Victor, sans compter une large satisfaction qu'il laisse transparaître bien que son esprit soit un vrai bazar rempli de sa propre image et de son ego démesuré.
Pas un trait de mon visage ne bouge devant ses récriminations mais un véritable lueur de colère embrase mes yeux azurs alors qu'il prétend aider les villageois depuis des années.
De toute ma force, je le jette au sol et plaque une de mes bottes sur son torse pour qu'il ne puisse pas m'échapper.

- Assez de mensonges ! Je peux sentir l'odeur du sang humain jusqu'ici !... Que faites-vous dans ces montagnes ?!...

Il y a une forte odeur d'antiseptique qui émane de cet endroit mais je sens au milieu de tout ça le parfum caractéristique du sang
S'il continue à me prendre pour une idiote, je vais réellement lui faire passer un sale quart d'heure avant de retourner ce laboratoire de fond en comble pour voir ce qui s'y cache.

» Victor Stein