L'Ordre Se Lève (PV : Eurynome)

Stein avait envoyé son invitation à ce démon, Eurynome. Seilas l'avait informé de sa venue récente dans le Devils Games. Le Docteur le savait aussi, enfin... à sa façon.

Il l'avait convié là où personne ne s'aventurait, d'habitude il préférait les égouts, pas cette fois. Il avait fait attention à ce qu'aucun monstre ne soit autour de la zone où était prévu leur rencontre.

Il était adossé à un arbre à moitié déraciné, donc il était à moitié allongé. Attendant, un grand sourire aux lèvres.

Eh bien. Me voici à peine arrivé dans cette piètre bourgade et l'on m'envoie déjà des invitations ressemblant de fort près à une convocation. Mais étant donné que je viens d'arriver et que la lettre parlait notamment de relever un ami commun, je ne fît pas de résistance.
Alors, au bout de quelques kilomètres passés à slalomer autour des étendues d'eaux si traîtres, je vis l'expéditeur de mon invitation adossé tranquillement à un arbre. Je pouvais sentir l'odeur du sang depuis la distance qui nous séparait. Quel délice !

Allons bon. J'espère qu'il ne m'a pas fait venir pour rien.

J'arriva alors face à lui, en le regardant avec cet air hautain qui me va si bien -Sans doute du à mon poste aux enfers- Son air m'était familier. Un boucher des enfers ? Un fou furieux scientifique -Pour moi les deux vont souvent de pair- ?

-Alors c'est toi qui m'a fait venir jusqu'ici pour parler affaires ? Me voilà... Eurynome, Prince de la mort, grand' croix de la Mouche. Et qui êtes vous cher ami au subtil parfum ?

Stein se releva au son de la voix d'Eurynome. Il se releva de son perchoir pour le regarder. Il n'avait pas changer, toujours aussi magnifiquement horrible sous sa forme de démon. Mais Eurynome ne devait pas se douter de qui il était, où de ce qu'il était. Il ne l'avait jamais vu avant. Mais Stein, ou du moins une partie de lui l'avait côtoyé très souvent.

Stein n'avait pas son sourire habituel, ou sa folie furieuse qui lui sied si bien. Cette fois il était sérieux plus que jamais. Il sauta de l'arbre mort et s'avança vers Eurynome. Puis lui proposa une poignée de main qu'il ne saurait refusé.

Et au moment où il le toucherait, il comprendrait qui il était vraiment.

" Je suis Victor Stein, Docteur Frankenstein, connu aussi sous le nom du Barbier Sanglant, de l'Assassin Écarlate, et je suis aussi l'Hôte. "

Il me tendit la main, avec un air sérieux. Etrange, cet air ne lui semble pas très naturel. Mon visage ne laissait passer aucune expression. Je ne fit que regarder sa main dans un premier temps.

" Je suis Victor Stein, Docteur Frankenstein, connu aussi sous le nom du Barbier Sanglant, de l'Assassin Écarlate, et je suis aussi l'Hôte. "

-Je vois. Que voulez vous au juste ?

Je lui serra alors la main, après tout entre démons... De toute manière si ce barbier me tend le moindre piège, j'ai bien peur qu'il ne le sente passer, je ne suis pas du genre à me laisser surprendre.

Lorsqu'il touche ma main, apparaît derrière moi, mon vrai visage, ou enfin, une partie de celui-ci. Mes traits se déformèrent, ma peau pourri, mes yeux deviennent jaunes, mon corps difforme, mes ongles deviennent des griffes, et le démon en moi prend de l'ampleur.

" Comme je te l'ai dit... Je suis... Stein est l'Hôte, l'Hôte d'Amon. "

Le démon avait totalement pris le contrôle du Docteur et là, commença son discours :

" Qu'est-ce que je veux ? Que l'on me sorte de ce trou. Te rappelles-tu de moi Eurynome ? de rappelles-tu de ton maître ? Il y a des centaines d'années, l'archange Saint-Michel l'enferma dans une prison souterraine, un lieu profondément enfoui sous terre... L'enfer n'est pas si beau qu'on le croit. Quand l'on ne se trouve pas du bon côté, et surtout enfermé ! Par chance, une infime partie de son âme a pu trouver un réceptacle et ainsi, Amon continua de vivre à travers d’innombrables humains. Il leurs chuchotais des ordres sombres et pernicieux, cherchant à délivrer l'entièreté de mon âme. Jusqu'à ce qu'il trouve le Devil's Games à travers le corps d'un docteur fou. Ce fut très simple de s'introduire en lui, son esprit était si torturé qu'il n'eut aucun mal à l'infiltrer. Et après tant d'années, me voilà, face à toi, Eurynome. "

Il lui sourit chaleureusement :

" Alors ? Te rappelles-tu de moi Eurynome ? "