Récit de Seilas

Après le massacre de ma famille, après avoir laissé tous ces corps démembrés et ensanglantés derrière moi, je ne partis pas immédiatement. Non, ce pouvoir qui naissait en moi déclencha en mon être quelques interrogations. La première fut celle-ci : "Pourquoi ?". En effet, je me demandais pourquoi j'avais été sauvé de la mort. Mais ce n'était pas tout, qui était réellement cet étranger ? Cela me laissait hors de moi. Je mis feu au château pour brûler mon passé et toute trace de mon existence, celle-ci ayant complètement changée. J'avais désormais un nouveau but, découvrir la vérité !

Mon esprit me conduisit tout d'abord en des contrées éloignées, à la recherche d'une trace de cet étranger aux pouvoirs surnaturels. Il me fallait le rencontrer à nouveau. J'étais revenu plusieurs fois aux ruines du château, j'avais parcouru tout le pays. Il n'y avait aucune trace de lui. Pas même une ombre, ni même une empreinte laissé dans le sable à moitié balayé par le vent... Je perdait peu à peu espoir.

Un soir, alors que j'avais oublié l'idée de retrouver ce sombre étranger, que mes restes d'humanité m'avaient poussé à boire et taquiner quelques dames, un homme fit irruption dans l'auberge. Un sabre à la main, le visage recouvert de balafres et de cicatrices peu belles à regarder. Ses yeux étaient d'un noir profond. Soudain, comme frappé par la folie il hurla en brandissant son épée, il ordonna à tous ceux présents dans l'auberge de lui livrer leur or. Les plus peureux s'étaient résignés et détachaient déjà quelques bourses bien volumineuses accrochés à leur ceinture. D'autres, plus téméraire tinrent tête à l'homme au sabre. Cela ne lui plut guère, d'un coup rapide et bref il trancha la tête d'un des clients, suscitant alors une panique générale. Je restais silencieux, tandis que des soldats accouraient vers le fou.

Ce dernier fut attaqué par les deux sentinelles qui lui enfoncèrent profondément leur claymore dans le torse. Mais le fou ne tomba pas, il ne cracha pas de sang, il resta immobile, comme si rien ne s'était passé. Voyant les deux armes dans son corps transpercés il tua à mains nue les gardes et hurla de plus belle. Se trouvait devant moi, un rejeton qui ne s'apparentait plus au réel. Etais-ce un miraculé de l'étranger ? C'était possible. Il me fallait donc l'interroger...

Il prit toutes les bourses une à une, tua quelques clients au passage pour assouvir ses désirs paranoiaques. Il ne semblait avoir aucune limite. Arrivé en face de moi il fit :

- Hé ! Toi ! Donne moi tout ton or où ta tête va rouler à terre.

"Je n'en suis pas aussi persuadé que toi", fis-je.

Plus rapide que jamais, ma main se ferma en un poing solide et elle s'écrasa dans son visage si laid... Il vacilla, laissant tomber son arme au sol. Je profitais de l'instant pour bondir sur lui afin de lui décocher quelques crochets et direct. Mais à la première attaque il anticipa mon geste et esquiva pour ensuite m'envoyer dans le mur. Ce dernier trembla lorsque mon corps vint à le heurter. Je me relevais mais déjà il sautait sur moi, me rouant de coup. Je fis alors appel à ma puissance démoniaque pour faire apparaître une aura sombre devant moi, celle-ci se modélisa en une vague d'énergie ténébreuse qui frappa de plein fouet mon adversaire.